Compréhension
orale :
Nous allons aborder dans cette partie la définition de la
compréhension orale, les différences entre les types d’écoute, la variété des
supports de la compréhension orale et les caractéristiques d’un bon document
sonore. Certes, il te semblera à première vue peut-être difficile l’appréhender
toutes ces notions, mais tu y verras plus clair a u fur et à mesure que tu vas
avancer dans ta lecture. En ce qui concerne la compétence de communication et
tout ce qu’elle implique, tu trouveras cela dans la « boite à outils » qui
accompagne cette formation.
Définition de
la compréhension orale:
La compréhension orale (ou de
l’oral) est souvent confondue avec la compréhension auditive. Cette dernière
n’est autre que la perception et la discrimination des sons, alors que la
compréhension orale relève de la construction du sens à partir des sons
entendus. Il ressort de cette comparaison que les deux compréhensions sont
indissociables (elles sont basées sur l’ouïe), mais la seconde dépend de la
première : il faut bien distinguer les sons pour comprendre le message. En
bref, la compréhension orale est la capacité qu’a un sujet de percevoir, de traiter,
d’interpréter un discours transmis par la voix, c’est-à-dire, de lui conférer
une signification compte tenu des intentions et des connaissances du locuteur
et des siennes. Dès lors, la compréhension orale n’est pas une simple activité
de réception passive, comme certains le pensent, car elle exige de l’auditeur
de (re)construite de la signification du message en associant du sens à des
sons (compétence linguistique) et en faisant appel à ses compétences cognitives
(raisonnement, inférences…) et à ses ressources encyclopédiques (sa connaissance
du monde et des autres).
Types de
supports:
Pour rompre avec la monotonie et
stimuler la curiosité de tes élèves, on t’encourage à varier autant que
possible les textes et les supports aux activités de compréhension orale.
Un peu de vocabulaire : dans ce
livret, on appellera « texte (oral) » tout message transmis lors d’une
communication orale ; ce « texte (oral) » relève d’un « type» (narration,
description, explication…), il appartient à un « genre » (littéraire,
journalistique, administratif…) et il repose sur un « support » (la voix du
maitre, un enregistrement télévisé, une conversation téléphonique…).
De ce fait, tu pourras choisir,
entre autres :
- un exposé (élocution, compte
rendu…) présenté par un élève ;
- une explication que tu donneras toi-même
;
- un extrait de conte, de roman lu à
haute voix… ;
- une narration ;
- un dialogue ;
- une conversation téléphonique ;
- une récitation ;
- un débat à la télévision ;
- une saynète de théâtre ;
- les actualités à la radio.
Si tu n’as pas accès à ce matériel
ou si ce qu’on te propose ne correspond pas à tes objectifs, tu peux produire
tes propres documents sonores en enregistrant des chansons, des récitations,
des récits, des descriptions, des portraits, des comptes rendus, des émissions
de radio (par exemple, RFI, Okapi…), des « documents authentiques » de la vie
réelle (conversations dans les marchés…). N’oublie pas de faire appel, si
possible, à différents locuteurs afin de varier les accents français et
francophones.
Types
d’écoutes:
Il va de soi que, dans la vie
quotidienne, on n’écoute pas de la même façon tout ce que l’on entend. C’est
pourquoi, dans une salle de classe, tu essaieras d’exercer toutes sortes
d’écoute. Notamment :
- l’écoute de veille : elle se
déroule de manière inconsciente et ne vise pas la compréhension scrupuleuse
; un indice cependant peut attirer
davantage l’attention. Par exemple : écouter quelqu’un en faisant autre chose ;
- la pré-écoute : grâce à une mise
en situation, elle prépare les élèves à la compréhension et facilite l’entrée
dans la communication. Par exemple : en le présentant, tu donneras aux élèves
envie de comprendre le texte choisi pour la compréhension orale ;
- l’écoute globale : grâce à cette
écoute, tu vas amener les élèves à découvrir la signification générale du
texte. Par exemple : tu poseras des questions très générales, sans entrer dans
les détails ;
- l’écoute sélective : tu vas
uniquement attirer l’attention des élèves sur certains moments ou passages du
texte. Par exemple : avant l’écoute, tu donneras aux élèves les questions
auxquelles ils doivent répondre pour qu’ils se concentrent sur les informations
à capter et à retenir ;
- l’écoute détaillée : elle consiste
à comprendre scrupuleusement le texte pour répondre ensuite à des questions de
détails. Par exemple : tu devras diviser le texte en une série de petites
séquences ;
Tu retiendras que le choix d’un type
d’écoute est fait sur la base de l’objectif poursuivi, car chaque écoute
détermine un mode d’accès au sens. Comme les élèves n’ont pas le texte écrit
sous les yeux, ils doivent suivre attentivement la lecture ou la bande sonore.
Selon le type d’écoute, on fera entendre le texte seulement une fois (écoute
globale) ou plusieurs fois (écoute détaillée)).
Caractéristiques
d’un bon document sonore:
Le choix du document pour la
compréhension orale ne se fait pas au hasard. Tu tiendras compte de plusieurs
critères.
Tout d’abord, tu devras te poser les
questions d’ordre général suivantes.
- Est-ce un texte écrit au départ
qui sera lu oralement ou bien un message oral dès son origine?
- Est-ce un message authentique,
transmis « naturellement » par les locuteurs dans une situation « normale» de
la vie (exemple : conversation, journal parlé, discours) ou bien un document «
pédagogique » mis en scène pour l’enseignement ?
- Est-ce un message à finalité
informative (journal radiophonique), pratique (explication, mode d’emploi) ou
un message littéraire, divertissant (théâtre, chanson, conte) ?
- Est-ce que la langue orale utilisée
est un français standard (parlé par la plupart des gens dans la majorité des
situations) ou bien un français plus spécifique : plus populaire, plus
poétique, plus technique, ou parlé dans un pays en particulier ?
2.1. Découverte
du type et du genre de texte
Cette étape consiste à inviter les
élèves à écouter attentivement un document sonore ou un texte lu oralement,
pour ensuite leur poser des questions comme celles qui suivent.
- Combien de voix entendez-vous ?
Combien de personnes parlent (même si une seule personne a lu le texte) ?
- Est-ce des monologues ou des
dialogues ?
- Quel est le ton de ces voix
(triste, naturel, joyeux, etc.) ?
- Les personnages parlent-ils dans
un même endroit et au même moment ?
- De quel genre de message s’agit-il
: littéraire, journalistique, etc. ? Comment l’avez-vous reconnu ?
- Le texte comprend-il des actions,
des explications, des descriptions ?
Tu pourras demander aux élèves de
faire ce travail de manière individuelle ou bien d’organiser des discussions en
petits groupes ; réfère toi pour cela au Livret mémento ou au Livret 4.
En cas d’interférences linguistiques
tu te référeras aux méthodes décrites dans le Livret 1. Ceci est également
valable pour les étapes suivantes.
2.2.
Compréhension globale
La compréhension globale a lieu
directement après l’écoute ; elle est suivie de questions permettant aux élèves
de saisir l’essentiel du texte oral, par exemple, pour les amener à identifier
les personnages et à comprendre leurs actions. À ce sujet, tes interactions
avec les élèves te permettront de vérifier leur degré de compréhension globale
du message oral.
En d’autres termes, tu pourras, dans
le cas d’une narration, poser les questions suivantes.
- Qui parle ? À qui parle-t-il ?
- De quoi est-il question ?
- Quels sont les personnages ?
- Que font-ils ? Que pensent-ils ?
Qu’éprouvent-ils ?
- Où l’action se déroule-t-elle ?
- Quand se passe l’action ?
2.3. Écoute
détaillée
Cette dernière écoute correspond à
la compréhension de toutes informations contenues dans le texte oral. Elle se
fait partie par partie (chacune correspondant à une unité de sens) et sera
suivie de questions de détails. Tu recourras à des questions fermées,
c’est-à-dire, à des questions qui ne portent que sur des faits précis, qui font
appel à la mémoire et qui n’admettent, en général, qu’une seule réponse. Il
s’agit de questions du type « vrai ou faux » ou des « questions à choix
multiples » (QCM). Tu pourras poser ensuite des questions ouvertes qui offrent
aux élèves la possibilité de s’exprimer plus librement concernant des
appréciations de fond et qui font appel à leur compréhension fine ou à leur
sensibilité ;
Par exemple: Pourquoi ? Comment ?
Que signifie… ? Expliquez ? Justifiez ? Etc.
2.4.
Réinvestissement libre
Lors du réinvestissement libre, tu
inviteras les élèves à donner leur point de vue sur le texte entendu.
Ainsi, tu recourras à des questions
visant à stimuler la créativité intellectuelle, l’imagination et le jugement
personnel des élèves pour ainsi développer leur autonomie et leur sens
critique. Par exemple : Que pensez-vous de… ? Comment jugez-vous… ? Quelles
sont vos impressions ? Comment pourrait finir l’histoire? Etc.