La dissertation littéraire générale est difficile, non parce  qu’elle est vague ,mais parce que derrière un vague apparent, il faut trouver des précisions concrète et vivantes . Ces précisions ne relèvent pas de l’imagination. L’étudiant doit se cultiver : il ne doit pas se contenter de notions sommaires sur la littérature, sur Les principaux auteurs, sur les principales œuvres, mais il doit connaitre les grands problèmes et Leurs solutions essentielles à travers la littérature.
La dissertation littéraire : c’est produire un discours sur la littérature. Ce n’est ni faire de la littérature, ni discourir sur le monde en général.
^Ce n’est pas faire de la littérature : l’étudiant doit maintenir son discours dans un registre de langue neutre,  soutenu, le plus objectif et le plus logique possible.
Ce n’est pas discourir sur la vie : La dissertation s’organise autour d’un sujet imposé, un sujet de littérature.
La dissertation est un exercice de réflexion, non un contrôle de connaissances. L’étudiant doit savoir mobiliser ses connaissances en les mettant au service d’un raisonnement. Toute dissertation doit être composée d’une introduction, un développement  en trois parties et d’une conclusion.
L’étudiant est invité à présenter une réflexion critique, une expression correcte et claire .Il ne doit pas confondre <<exposé>> et dissertation : l’exposé rassemble des informations et des connaissances en une synthèse, en quelque sorte didactique ; la dissertation exige une réflexion critique sur les termes mis en jeu par l’énoncé.
Dans une dissertation, l’étudiant doit réfléchir, résonner et non pas donner son opinion, ni développer l’opinion d’un autre. La dissertation n’est en fait pas une affaire d’opinions, car il s’agit de dépasser le  point de vue subjectif pour situer sa réflexion à un certain niveau de généralité.
Tout sujet invite l’étudiant à s’interroger sur une réception >> particulière, et à en expliquer les enjeux, à la lumière  de son approche personnelle d’un texte,  d’un écrivain, d’un genre ou d’une question esthétique.
Selon la formule de Jean Pierre Richard 1 :<<chaque lecteur n’est qu’un parcours possible,
D’autres chemins restent  toujours ouvert>> Hans Robert Jauss a fondé, lui aussi son<< esthétique de la réception>> sur la définition suivants : << L’œuvre littéraire n est pas un objet existant en soi et qui présenterait à tout  observateur la même apparence, un monument qui révélerait à l`observateur  passif son  << essence intemporelle>> ; << partition>>, elle résulte  <<  de la convergence du texte et sa réception  >>

Qu’est-ce qu’un sujet  de dissertation ?

La plupart du temps, un sujet de dissertation repose sur une citation d’auteur que l’on vous demande de discuter voici un exemple :
« L’écrit beckettien quel qu’il soit donne à entendre le  néant du moi sous la forme d’une voix  qui dit les mots des autres ces mots s’engouffrent dans le personnage qui, le temps de cette traversée se sent exister.»  A. Simon commentez et discutez en justifiant vos propos par des exemples précis (s) l’exercice peut porter sur une remarque précise :en attendant Godot de Samuel Beckett est une pièce dans la pure tradition classique qu’en pensez-vous quand on vous demande « qu’en pensez-vous ,c’est une simple formule d’usage :penser n’est pas exprimer son opinion ce n’est pas non plus déployer l’opinion de l’auteur on demande à l’étudiant de réfléchir au problème soulevé par le sujet et d’organiser sa réflexion selon un cadre argumentatif conventionnel mais rigoureux.
Remarque1 :tout  sujet ,portant sur une ouvre ou un écrivain (s 1et s2) particuliers , doit être  tenu pour une clé de lecture possible :le risque majeur est d élargir la réflexion  ,au point de noyer l’étude du texte au sein d’une développement général , peut être juste , mais mal centré.
Remarque 2 :
L’étudiant, confronté à un sujet <<comparatiste>>, dois donc, en même temps, repéré les thèmes, les enjeux, les stratégies qui autorise le rapprochement de texte au premier vue disparates, et s’ouvrir aux différences de siècle, de genre ou de culture, qui le relativisent.
Remarque 3 :
      A sujets généraux, culture << générale>>.l’absence de corpus imposé peut paraitre à l’étudiant, tantôt comme un handicap, tantot comme un avantage.la liberté, qui lui est accordée de choisir ses références, renforce sa responsabilité dans la lecture du sujet.
Exemples :
« Un texte ne saurait appartenir à un genre. Tout texte  participe d’un ou de plusieurs genres, il n’y a pas de texte sans genre, il y a toujours du genre et des genres mais cette participation n’est jamais une appartenance. » Que pensez vous de cette réflexion ? (jacques Derrida, parages, paris, éditions  Galilée, 1986, p .264)
« Dans chaque  littérature  la première question à se poser est : que cache-t-on de l’homme ? (la question « que montre-t-on ? » a relativement moins d’importance.)>>
Quelles réflexions vous suggère cette  note  d’André Gide dans  son  journal (janvier  1924) ?
Le sujet d’ une  dissertation n’est  pas une  information , ni une proposition scientifique , il ne délivre pas un  savoir , il émet  une  thèse.
<<Une œuvre  d’art  peut-elle  être  définie  comme une chose qu’apporte du nouveau au monde  - une chose qu’on peut aimer ou rejeter, mais qui, d’une manière agaçante, continue à entremet qui donc, pour   le meilleur et pour le pire, fait partie de nos références ?
Si c’est le cas, cela nous ramène à Beckett. C’est exactement ce qu’il fait avec ces deux clochards sous un arbre. Le monde entier a vu une chose vague devenir tangible grâce à  cette image absurde et horrible : des parents dans une poubelle » .Peter brook.                                                                         
Cette citation de brook se présente comme une définition. Mais c’est une définition problématique. Vous ne devez pas la recevoir comme une leçon que vous auriez à apprendre par cœur, sans discussion ce n’est pas non plus une définition du  dictionnaire, ni une proposition scientifique la définition de brook engage une conception de l’œuvre d’art : c’est un jugement le sujet est donc un jugement, c’est  -à-dire une proposition pertinente, légitime, à laquelle il convient d’accorder le poids qu’elle mérite. Il convient d’en comprendre l’importance, c’est-à-dire d’en évaluer l’enjeu ou les enjeux.   

l’enjeu logique du sujet

1 .le sujet est centré sur une notion :
-thème (« le merveilleux », « le destin », « la passion »,).
-technique (« la description », « l’image », « l’ironie », « la métaphore »)
-catégorie  esthétique («l’épique », « le tragique,  « le poétique », « le comique »)
Le champ d’étude restant déterminé par le corpus au programme : « dans telle ou telle œuvres », « au sein de tel genre », dans la littérature de tel siècle ».
La distinction entre »thème », « technique », « genre », « type d’écriture » est commode, mais elle se heurte à des difficultés qui peuvent devenir l’enjeu de la réflexion. Par exemple, on qualifie souvent le théâtre beckettien de « tragédie », or il s’agit bien de définition d’une nouvelle tragédie, une tragédie moderne, celle de la banalité. L’important est de voir que, si tragique il y a des pièces de Beckett, celui-ci est affaire de vision et non de genre formellement défini ; que cette vision s’associe avec des modalités psychique et littéraires telle que l’ironie et le comique, qu’elle est avant tout fondée sur la lucidité.
Quand il s’agit d’une notion, comme, par exemple, « le tragique dans en attendant Godot », vous devez d’abord l’envisager comme jetant un éclairage sur l’œuvre considérée. La notion sert en effet, de porte d’entrée à l’œuvre.
A partir d’elle s’éclairent toutes sortes d’aspects l’œuvre. Mais vous ne devez pas vous en tenir là. Et vous devez articuler deux types de questions : cette notion rend-elle compte de tous les aspects, de tous les enjeux du texte ? à quelles autres notion esthétiques cette notion de  tragique peut-elle s’opposer, quelles autres notions pourraient rendre compte de la pièce ?
Rien ne vous empêche de partir d’une définition du tragique, et de vous servir d’elle comme d’une thèse de départ. Munis de cette définition, vous pouvez vous en servir comme d’un sujet et dégager ses enjeux pour l’œuvre en question. De toute manière, envisager toujours des enjeux d’opposition, opposition de notion qui vous permettent de rendre compte des contradictions à l’œuvre dans le texte lui-même.
Les sujets de ce type exigent un savoir théorique ; mais leur enjeu est, autant que l’éclaircissement de la notion proposée une interrogation sur la pertinence de son application à l’œuvre, aux œuvres ou aux genres concernés.

2-La confrontation de deux ou plusieurs notions.
Certains sujets  reposent sur des antithèses  explicites. Il faut les repérer  précisément : sur elles va se construire votre problématique. Mais souvent, les  antithèses appartiennent à  univers polémique implicite de la thèse : ce sont  les thèses contre lesquelles la thèse du sujet se prononce .C’est donc à vous de les  dégager .Dans le cas où le sujet s’articule sur  deux notions, vous ne devez pas le prendre comme des étiquettes sous lesquelles on vous demande de ranger les différents aspects textuels.
Mais là encore retrouvez les enjeux. Ces notions sont-elles en soit antithétiques? Comment se distinguent-elles dans l œuvre ?  Quel rapport entretiennent-précisément sont-elles toujours opposées  peuvent-elle, au contraire, être précisément ?son-elles toujours opposées ?peuvent-elles, au contraire, et complémentaires ? QU induisent-elles du point de vue de l’écriture, de l’esthétique de
L œuvre considérée : nourrissent-elles une écriture dramatique?  Symbolique ?  S’organisent-elles pour délivrer un message ?  Etc.
Exemples :
a.          « le comique peut-il être poétique ?
b.         Peut-on lire Ubu roi comme « une farce tragique » ?

3. un sujet peut se présenter sous forme de citation :
QU est – ce qu’un événement littéraire ? Qu’est-ce que la littérature ?  « Qu’est –ce que la littérature ? », « la littérature peut-elle avoir une influence sur la vie ? ». La modalité interrogative risque de vous faire oublier toute la convention de la dissertation, car elle rapproche trop le sujet de la conversation. Mais on vous demande pas de converser, on vous demande de retrouver l’univers polémique virtuel d’une telle question, de vous demander en quoi elle fait sens, quelles conceptions de la littérature s’y combattent, s’y jouent.
La plupart des cas, vous pouvez transformer la question en une affirmation dont vous pouvez ensuite dégager les enjeux de la même manière que dans les exemples précédents.

4. un sujet peut se présenter sous formes de citation :
La citation constitue le support  de beaucoup de sujets proposés, seules variantes: la question qui l’accompagne son identification, sa longueur.
Le libellé comporte le plus souvent une question ouverte : « commentez et discutez …», « comment interpréter ? », « quelles réflexions vous suggère… ? », qu’accompagne le cas échéant ; un rappel du corpus au programme : « votre lecture de telle œuvre vous permet-elle de souscrire à ce jugement » ; etc. Dans ce cas, c’est à partir du texte de la citation que devra être dégagée une problématique. Mais la question peut aussi orienter la réflexion  en fixer l’objet.
D’une citation courte, tous les termes doivent  être tenus pour essentiels.  Un texte long exige une lecture sélective qui engage la responsabilité de l’étudiant : il devra la justifier contre d’autre qui auraient suscité des problématique différentes. Les enjeux d’un sujet long sont plus perceptibles, mais ils sont aussi complexes. L’étudiant doit repérer précisément le jeu de la thèse et de l’antithèse, distinguer ce qui est éventuellement constitue un simple ornement ajouté de ce qui constitue proprement sa thèse. Quel que soit l’enjeu logique apparent du sujet (notion, définition, question, citation), le travail préparatoire consiste à un repérage et une analyse des notions clés. Pourtant leur définition ne saurait être l’objet final. il importe de dégager les enjeux de leur application à un texte, ou un type d’écriture.


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fadilo-kl

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