« Le lac » de Lamartine est un poème tiré du recueil Méditations poétiques publié en 1820 qui regroupe 24 poèmes. La publication de ce recueil fut un événement poétique: il est le premier manifeste du Romantisme français. Lamartine y transcrit ses états d’âme, ses impressions et ses sentiments.
Le recueil a des aspects classiques: les poèmes sont des quatrains souvent écrits en alexandrins. L’évocation de la sensibilité personnelle du poète fait du recueil novateur. Lamartine se souvient de la femme aimée, Julie Charles (ou Elvire). Le poète se trouve dans un lieu qui lui est cher, près d’un lac, qui a été le témoin de ses amours, et lorsqu’il y revient sans la femme aimée, il subit douloureusement la fuite du temps. Il se rend compte que seule la nature peut conserver la trace des amours vécues, et notamment dans « Le Lac »
- Analyse
Le thème principal de ce poème est la fuite du temps qui est un thème traditionnel de la poésie déjà privilégié par les épicuriens de l’Antiquité et par les poètes de la pléiade comme Ronsard.
Le Lac est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini. Lamartine y met en évidence le caractère éphémère des instants de bonheur, toujours trop courts.
Le temps passe très vite, cette rapidité transparait à travers ce double champ lexical la vitesse et de la fuite  « voguions », « cours », « l’heure fugitive », « passons »….  L’accélération du temps est également perceptible dans le rythme du poème, d’abord à travers les multiples enjambements d’un vers à l’autre et généralement en fin de strophes : « les flots harmonieux », « des plus beaux de nos jours ».
Le poème est traversé en filigrane par l’opposition entre la durée du temps qui est eternel el la brièveté des moments de joie et de bonheur que le rythme du poème manifeste cette opposition car il est ample des alexandrins et contraste avec des hexasyllabes(vers de six syllabes). Cette alternance d’alexandrin et d’hexasyllabes met en évidence le paradoxe du temps : infini et eternel, il est pourtant trop court pour l’homme qui veut jouir de la vie.
Les changements de rythme traduisent également les caprices des temps :
Un soir, t'en souvient-il ? Nous voguions en silence ;  (2-4-6)
" Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! 2-4-2-4)
" Aimons donc, aimons donc ! De l'heure fugitive, (3-3-6). La diérèse sur le « i » de jouissons traduit encore le désira vain du poète d’étirer le temps que le poète interpelle à plusieurs reprises, notamment par une apostrophe : « O temps ! Suspends ton vol »,  « et vous heures propices ».  Ainsi, il apparait comme un personnage affamé qui avale les instants de bonheur que le poète aimerait savourer « laissez-nous savourer les rapides délices ».
Dans ce poème « le lac », Lamartine montre que l’homme est impuissant face à la fuite du temps. Ce sentiment impuissant est renforcé par la métaphore filée de l’eau : « suspendez votre cours », « le temps n’à point de rive », ces deux métaphores mettent en valeur le caractère insaisissable du temps qui échappe à ceux qui veulent le retenir. On relève aussi l’allitération en « l »  présente tout au long du poème et qui fait entendre l’écoulement du temps :
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Laissez-nous savourer les rapides délices
Icoule, et nous passons ! "
 Pourtant, la nature, elle n’est pas sensible à cette fuite du temps car elle ne subit pas les effets du temps et garde intact le temps et la mémoire de l’homme effacent cette communication imagée du poète avec les éléments de la nature n’est en fait qu’une manière d’utiliser la fonction expressive du langage, puisque le poète n’a en réalité pour but que d’exprimer ses sentiments. En effet, on observe une correspondance entre les sentiments du poète et le paysage décrit.
Dans la 3eme strophe Lamartine invite donc à profiter du temps présent (carpe diem) : "Aimons donc, aimons donc ! De l'heure fugitive, / Hâtons-nous, jouissons !". Deux structures binaires pour souligner les mots importants : répétition de "Aimons donc" et "Hâtons-nous, jouissons" 3 syllabes + 3 syllabes, avec une diérèse sur le « i » de jouissons, comme pour insister sur ce mot c’est de l’épicurisme.

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fadilo-kl

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